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Contre la Covid-19, on peut faire mieux, et plus, en Seine-Saint-Denis

Publié le lundi 1 mars 2021

Alors que la courbe de positivité du virus décolle en particulier dans notre département et que la perspective d’un nouveau confinement est de plus en plus sérieuse, notre responsabilité collective est d’agir vite et mieux.

Je ne suis pas épidémiologiste et ne souhaite pas m’exprimer sur les modalités d’un confinement, sur son efficacité ou pas. Ce dont je peux néanmoins témoigner, en tant qu’élu local, c’est des conséquences économiques et sociales du confinement pour les habitantes et les habitants de la Seine-Saint-Denis, qui pour certain.e.s continueront d’aller travailler car exerçant des missions dites essentielles.

Ce que je constate aussi sur le terrain, c’est qu’il reste des marges pour agir plus fort sur les tests, plus fort sur les vaccins. Actuellement en Seine-Saint-Denis, beaucoup de personnes n’ont pas accès à la vaccination en raison de la pénurie de doses. La proportion de population vaccinée en Seine-Saint-Denis est deux fois moindre que dans d’autres départements où le virus circule moins. A titre d’exemple, seulement 28,8% des plus de 75 ans auraient reçu une dose en Seine-Saint-Denis contre 36% dans le Doubs par exemple.

Il faut donc absolument accélérer le rythme de production et de distribution des doses.

Je suis par ailleurs favorable à un rééquilibrage géographique en fonction des besoins territoriaux et de la circulation du virus. Il y a une forme de cohérence à concentrer les efforts et à vacciner plus dans les vingt départements les plus à risque, même sur une période courte. Cela a été fait en Moselle et la situation s’y est stabilisée.

Le temps presse et il n’y a plus de place pour des réactions timides ou tardives. Depuis plusieurs semaines, le Département de la Seine-Saint-Denis s’organise, en lien avec les institutions de santé, pour participer à une stratégie de vaccination efficace et permettant de protéger la population le mieux et le plus rapidement possible.

Déjà, nos demandes avaient été entendues avec l’ouverture, il y a deux semaines, d’ un centre de vaccination dédié aux personnes de plus de 75 ans en situation précaire. Ces dernières sont préalablement contactées par la CPAM, les CCAS des villes et le Département afin de pouvoir obtenir des rendez-vous sans passer par la plateforme Doctolib, et ainsi limiter la fracture vaccinale.

Cette mesure absolument indispensable, je la réclamais depuis longtemps, car dans les centres précédemment ouverts on constatait qu’une majorité des personnes qui venaient se faire vacciner n’habitaient pas en Seine-Saint-Denis.

Dès aujourd’hui, nous allons pouvoir aller plus loin encore dans cette stratégie, avec davantage de doses octroyées par l’Agence régionale de santé (ARS). Le Département a lancé un bus qui sillonne depuis deux semaines le territoire afin d’aller à la rencontre des habitantes et des habitants du territoire. A partir d’aujourd’hui, il est possible de se faire vacciner à son bord sur rendez-vous. Le bus ira ainsi au plus proche des résidences autonomie qui ne sont pas des EHPAD et où de nombreuses personnes âgées habitent. Des partenariats sont organisés avec les villes, notamment celles qui n’ont pas de centre de vaccination.

Je sais aussi que de nombreuses villes sont prêtes à ouvrir des centres de proximité sans pouvoir le faire faute d’un nombre suffisant de doses de vaccin. Chacune devrait disposer de son propre centre de vaccination. Actuellement, il n’y en a que 18 sur 40 villes au total.

Nous pouvons aussi faire mieux sur les tests. En Seine-Saint-Denis, nous comptons 350 000 élèves de la maternelle au lycée, or le rectorat ne nous a annoncé que 9000 tests salivaires. La multiplication de ces tests est urgente pour permettre d’isoler les cas et maintenir les établissements scolaires ouverts.

Tout cela réaffirme ce que nous savions : il faut adapter les politiques publiques aux réalités de chaque territoire si l’on veut lutter efficacement contre les inégalités de santé. Nous n’en serions probablement pas là si le gouvernement avait mieux anticipé les besoins et moins tardé à se saisir des solutions proposées par les élu.e.s de terrain.