Gilets jaunes

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Il y a depuis hier soir comme une sorte de malaise.

Publié le mercredi 17 avril 2019

Il y a depuis hier soir comme une sorte de malaise. Un malaise de plus en plus palpable à mesure que chacun.e reprend ses esprits et que les langues se délient, après le drame qui a occupé nos têtes et nos cœurs depuis cette soirée où Notre-Dame s’est embrasée devant nos yeux incrédules.

La cause de ce malaise ? L’attitude de notre président de la République. Car comme l’écrit ce journaliste de Libération, « si la cathédrale est depuis des siècles un trésor et une fierté, les plus de 3 600 sans-abri dénombrés dans la capitale sont une honte qui ne date pas d’hier  ».

Or, face à cette détresse humaine devant laquelle on ne peut plus tourner la tête, il y a fort à croire qu’Emmanuel Macron n’a pas l’intention de renverser la table. Peut-être déplacer légèrement un tabouret, qui sait, de telle ou telle perspective le tableau paraîtra moins triste…

Mais quel décalage avec l’ampleur de la situation ! Notre président ne se souvient-il donc déjà plus dans quelles circonstances il a été élu en 2017 ? À 65% face à l’extrême-droite, et avec un nombre record de bulletins blancs et nuls, quand 15 ans plus tôt, Jacques Chirac écrasait Le Pen père !

Cette situation d’urgence face à l’extrême-droite, face à l’urgence sociale, politique et démocratique l’oblige, tout comme elle nous oblige collectivement. Or les réponses qu’il s’apprête à apporter suite au grand déba(t)llage semblent d’ores et déjà très faibles face à l’ampleur de la crise mise au jour par le mouvement des Gilets jaunes. Ceci alors qu’on nous promettait qu’on allait voir ce qu’on allait voir… Tout ça pour ça !

Par ailleurs, vingt-quatre heures seulement après la catastrophe de Notre-Dame, M. Macron sombre dans une basse opération de communication politicienne, aussi affligeante qu’inquiétante.

Alors il est temps que l’intelligence et la force collective que la gauche a su porter par le passé renaissent.

A Gauche, nous n’avons pas le droit de laisser à Macron le progrès, ou à Le Pen la Nation. Car le progrès, si ce n’est pas le progrès humain, si c’est seulement pour quelques-uns, est-ce vraiment le progrès ? La Nation, si elle n’est pas une nation ouverte dans une Europe forte, une Europe qui protège les plus faibles, c’est le nationalisme. Et « le nationalisme c’est la guerre », comme disait quelqu’un.

Alors il est temps de reconstruire la Gauche, de relever la tête, rebâtir une nouvelle union, une stratégie, un projet. Debout la Gauche !

On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas.