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La cantine à un euro : une mesure de justice sociale ou de com’ ?

Publié le lundi 8 avril 2019

L’annonce gouvernementale de la cantine à un euro ne manque pas de faire réagir : « en voilà une excellente nouvelle », « le gouvernement soutient les collectivités », « les familles les plus modestes vont pouvoir respirer un peu financièrement »… Mais qu’en est il réellement, au-delà de l’exercice de communication ?

Le dispositif réel n’a aucunement l’ampleur de ce que le gouvernement veut nous faire croire :  le gouvernement va aider 10 000 communes à baisser à un euro la tarification de la cantine en leur octroyant une compensation de 2 euros sur un prix de repas estimé à 4,50 euros. Il faut déjà noter que ce prix ne tient aucunement compte des frais de personnel et d’encadrement.

D’abord, il n’y a pas 10 000 mais 36 000 communes en France, et la plupart ont un même besoin de soutien de la part des pouvoirs publics.

Ensuite, ce dispositif fait fi de l’action de toutes les collectivités qui ont déjà mis en place une tarification sociale avec une progressivité des tarifs en fonction des revenus. Ainsi, en Seine Saint Denis, plus de la moitié des villes ont déjà des tarifs à moins d’un euro pour les plus modestes ! Mais celles-ci ne seront pas aidées par les mesures gouvernementales. Les bons élèves n’auront pas le droit au fonds gouvernemental de compensation mis en place !

Enfin, « la cantine à un euro », c’est peut être vendeur mais ce n’est sûrement pas une mesure de justice sociale. Une mesure de justice sociale permettrait à chacun.e de recevoir selon ses besoins, et de contribuer selon ses moyens. Car un euro, c’est déjà beaucoup pour de nombreuses familles. En Seine-Saint-Denis, nous allons bien plus loin en matière de solidarité. Grâce à l’aide départementale, les familles payent entre 31 centimes et 5.50 euros et par repas. Ainsi, 30% payent moins d’un euros le repas dans les collèges publics !

Nous n’avons pas attendu le gouvernement et Emmanuel Macron pour prendre la mesure du défi de solidarité dans tous les services rendus à la population, et notamment la restauration. Mais cette politique volontariste ne sera pas compensée, tout comme le reste des dépenses de solidarité que la Seine-Saint-Denis paye en lieu et place de l’État !