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Déplacement en terres palestiniennes et israéliennes : plaidoyer pour la paix et la coopération

Publié le mercredi 6 mars 2019

Certain.e.s ont peut-être suivi mon déplacement de la semaine dernière, que j’ai pu partager avec vous grâce à la magie des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Un déplacement riche en enseignements, un déplacement comme on n’en fait que rarement dans sa vie. Pendant six jours, j’étais au pays du Levant, par-delà la Mer Méditerranée, en Palestine et en Israël. Je souhaitais revenir avec vous sur cette expérience exceptionnelle.

Avec Abdel Sadi, vice-président chargé des relations internationales, nous avons enchaîné les rencontres officielles afin de faire le bilan de la coopération, vieille de vingt ans, entre le Département de la Seine-Saint-Denis et plusieurs collectivités palestiniennes et israéliennes (Qalqilya, Tulkarem, Jenine, et Akko).

Soutien à des projets autour de l’eau et de l’assainissement, incitation aux pratiques sportives notamment féminines, accompagnement des personnes en situation de handicap… Nombreux sont les projets que nous sommes fier.e.s de soutenir avec des partenaires de grande qualité tels que la FSGT 93 ou le Réseau de coopération décentralisée pour la Palestine. Avec ce dernier, nous soutenons notamment le développement du projet de centre social et culturel Al-Bustan, fondé par des jeunes de Jérusalem-Est.

Nous avons foulé le sol de lieux hautement symboliques, comme à Akko (Saint-Jean-d’Acre), ville avec laquelle le Département mène des actions de coopération depuis plus de dix ans. Akko, c’est un creuset des grandes civilisations égyptiennes, grecques, romaines et ottomanes, où semblent aujourd’hui vivre en harmonie des po­pu­lations juives, musulmanes, catholiques, druzes et bahaïes.

Lieux d’histoire, lieux de mémoire. En Israël et en Palestine, le devoir de mémoire et les moments de recueillement sont d’une importance immense. Comment ne pas être ému.e au Mémorial de Yad Vashem, construit en mémoire des juif.ve.s victimes de la Shoah, où la crypte du souvenir invite à se recueillir sur l’une des plus grandes catastrophes humaines perpétrée par la folie destructrice des nazi.e.s et de leurs sinistres complices ? Ces moments de recueillement et cette connaissance de l’histoire sont absolument essentiels.

Nous avons poursuivi nos échanges autour des cruciaux enjeux d’actualité, à commencer par celui qui domine et qui écrase tous les autres : l’enjeu de paix.

A Tel-Aviv, j’ai été particulièrement inspiré par l’association Women Wage Peace (« Femmes pour la paix »), ces femmes juives, musulmanes et chrétiennes qui ont décidé il y a quatre ans de créer un mouvement et de multiplier les initiatives, avec des marches dans tout le pays, des rassemblements devant le Parlement, des interpellations des député.e.s et ministres… Ces femmes agissent, comme se mobilisent de nombreux.ses acteurs et d’actrices engagé.e.s au quotidien pour la paix au Moyen-Orient.

D’une manière à la fois différente et très concrète, nous, collectivités, œuvrons aussi pour la paix. En soutenant des chantiers de restauration du patrimoine auxquels participent des jeunes de Seine-Saint-Denis, en organisant des activités communes autour de l’égalité femmes-hommes, en créant des liens entre conservatoires de musique, en élaborant des projets de voyages pédagogiques à Auschwitz avec des jeunes d’Akko et du 93 sous l’accord de l’Éducation Nationale… nous donnons corps aux idéaux de paix et de vivre ensemble qui ne restent pas des mots dans des discours vides de sens mais deviennent au contraire des réalités bien palpables pour le futur de l’humanité.

Par delà les actions que nous pouvons mener en tant que collectivités, le processus de paix passe inévitablement par une solution à deux États. A Ramallah puis à Tel Aviv, nous avons tenu à rendre hommage aux artisans des accords de paix conclus en 1993 à Oslo, le palestinien Yasser Arafat et l’israélien Yitzhak Rabin.

La relance de ce processus de paix, aujourd’hui dramatiquement en panne, nécessite à l’évidence détermination et courage, tant sont immenses les difficultés sur le terrain. Au mépris des tentatives d’intimidations et autres lâchetés qui ont cours sur la scène internationale, la France et l’Union européenne peuvent et doivent, plus que jamais, jouer un rôle déterminant pour la relance de ce processus de paix au Moyen-Orient.