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Assassinat de Maurice Audin : il faut saluer le geste historique du président de la République.

Publié le vendredi 14 septembre 2018

Jeudi 13 septembre 2018, le président de la République a reconnu la responsabilité de l’État français dans la mort de Maurice Audin. Les faits sont enfin reconnus et c’est une victoire pour la famille de Maurice Audin bien sûr, mais aussi pour tous les militants, notamment communistes, qui se sont mobilisés pour établir la vérité. C’est l’armée française qui a arrêté, torturé puis assassiné Maurice Audin, dans le cadre non pas d’une bavure individuelle mais bien d’un système généralisé et même légalisé, encouragé par le gouvernement français colonialiste de l’époque.

Sur ce dossier, le chef de l’État a eu les bons mots, dans la droite ligne de ceux de Jacques Chirac, Lionel Jospin et François Hollande sur la collaboration de l’État français avec le régime nazi pendant la Seconde Guerre Mondiale, ainsi qu’au sujet des massacres commis par l’armée pendant la Guerre d’Algérie.

Maurice Audin, brillant mathématicien de 27 ans favorable à l’indépendance de l’Algérie quand l’appareil d’État français ne l’était pas, l’a payé de sa vie. La reconnaissance de son assassinat ouvre la voie aux reconnaissances de toutes les disparitions et crimes pour lesquelles plusieurs familles se battent encore aujourd’hui, et pour lesquelles les historiens réclament l’ouverture des archives.

Elle est inséparable du devoir de mémoire, grâce auquel nous nous rappelons notre histoire passée – avec ses erreurs et drames -, indispensable pour comprendre la société à laquelle nous appartenons aujourd’hui.

C’est pour cela que le Département de la Seine-Saint-Denis a mis en place tout un cycle de commémorations autour des événements du 17 octobre 1961, qui avaient donné lieu en France – et notamment dans des villes séquano-dionysiennes – à de très graves exactions de la police, qui sur ordre de Maurice Papon avait blessé et même assassiné des dizaines de manifestants favorables à l’indépendance de l’Algérie.

En novembre 2016, j’avais demandé au Président de la République de faire du 17 octobre une journée nationale de reconnaissance des crimes et du rôle de l’État français dans la guerre d’Algérie. Je réitère cette proposition. Depuis deux ans, nous avons initié, au niveau départemental, un cycle de commémorations à vocation pédagogique notamment. Ainsi, le 17 octobre 2018, nous lancerons un nouveau travail éducatif et artistique autour de ces événements, et nous organiserons une conférence qui sera ouverte à l’ensemble des personnes intéressées.