François Mitterrand, 20 ans après : un parcours d’exception, une source d’inspiration
Publié le vendredi 8 janvier 2016
Vingt ans après sa disparition, la figure de François Mitterrand n’a pas sombré dans l’oubli. Au contraire, les Français continuent de se souvenir du premier président de gauche de la France, élu deux fois au suffrage universel, comme l’un des grands hommes qui ont marqué l’Histoire de la nation.
Pour mon tout premier vote, à l’occasion des élections présidentielles de 1988, c’est un bulletin « Mitterrand » que j’ai glissé dans l’urne, et mon premier tract de lycéen soutenait celui qui réussit à rassembler la gauche sans renier pour autant sa diversité. Les réformes ambitieuses désormais emblématiques menées par François Mitterrand ont contribué à construire ce qui constitue aujourd’hui la gauche, ses traditions et ses valeurs. Durant ses quatorze années à la tête de l’État, François Mitterrand a suivi une ligne une politique sans se compromettre, quitte à avancer à contre-courant de l’opinion publique ; c’est ainsi, par exemple, qu’a été abolie la peine de mort, que se sont développées les radios libres, qu’a été mise en œuvre une politique de décentralisation, que l’homosexualité a été dépénalisée, et l’âge légal de la retraite abaissée à 60 ans, la création du RMI. Ces mesures sont la traduction du combat permanent mené par l’ancien Chef de l’État pour engager la société française sur des chemins de liberté et de modernité, sans jamais oublier le progrès social.
Les années Mitterrand sont aussi celles qui voient s’illustrer le couple franco-allemand en tant que locomotive de l’Europe, à travers la célèbre photo du président français serrant la main à Helmut Kohl. En 1995, lors de l’un de ses derniers discours officiels devant le Parlement européen à Strasbourg, il avait invité les députés à combattre la montée du nationalisme, car avait-il dit dans une phrase simple mais d’une force exceptionnelle « le nationalisme c’est la guerre » .
Vingt ans plus tard, nous partageons encore et toujours les inquiétudes, mais aussi les ambitions de François Mitterrand pour la France.
Honorer la mémoire de François Mitterrand pourrait se limiter à regarder le passé avec une certaine nostalgie, mais ce ne serait pas là faire hommage à un homme profondément attaché à puiser dans l’Histoire les forces nécessaires pour engager la France dans le progrès. Aussi, commémorer François Mitterrand aujourd’hui implique avant tout de s’inspirer de l’homme du rassemblement et de son audace politique.
À lire également
-
29 mai 2024
Massacre à Gaza : la France doit agir
-
26 mai 2024
Réforme de l’assurance-chômage : s’acharner sur les plus fragiles pour protéger les plus fortunés
-
21 mai 2024
Européennes : mon discours au meeting du Pré-Saint-Gervais
-
13 mai 2024
Décentralisation : ma contribution pour la Fondation Jean Jaurès