Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes : la Seine-Saint-Denis à l’avant-garde du combat
Publié le mercredi 25 novembre 2015
Cette Journée de lutte contre les violences faites aux femmes résonne d’une façon particulière, après les attentats qui ont frappé notre pays. C’est précisément les combats que nous portons à travers cet événement qui ont été visés. Face à cette violence, il nous faut réaffirmer nos valeurs, celles de liberté et de respect d’autrui. Nous promouvons une société où la femme est à l’égal de l’homme, où son émancipation est rendue possible, tout comme son droit à disposer de son corps comme elle l’entend. Malgré les menaces et face aux adeptes de la régression, la Seine-Saint-Denis n’entend pas se résigner.
La Seine-Saint-Denis, territoire avant-gardiste dans la lutte contre les violences
Pleinement engagée dans la lutte contre toutes les formes d’inégalité, de discrimination et de violence, la Seine-Saint-Denis est à l’avant-garde des politiques publiques dans ce domaine.
Première structure de ce genre en France, l’Observatoire départemental des violences envers les femmes dirigé par Ernestine Ronai a été crée par le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis en 2002. Véritable référence en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, l’Observatoire a produit des dispositifs innovants et performants, qui constituent aujourd’hui un véritable arsenal protecteur pour les femmes victimes de violences, ainsi que pour leurs enfants. Parmi les outils de signalement, de prévention et de prise en charge des victimes développés : l’ordonnance de protection, la mesure d’accompagnement protégé des enfants, des hébergements d’urgence, les bons de taxis, les consultations psycho-traumatologiques. Le téléphone d’alerte destiné à protéger les femmes confrontées à un très grand danger, a depuis été généralisé à l’ensemble de la France depuis la loi du 4 aout 2014.
De nombreuses collectivités territoriales s’appuient désormais sur notre expérience et notre expertise : c’est pour moi une fierté, que de savoir que le territoire de la Seine-Saint-Denis, par son action, contribue à renforcer les droits des femmes.
Une vigilance de tous les instants
Nos avancées sont grandes, mais fragiles. Nous devons avoir à l’esprit que la lutte contre les violences envers les femmes constitue un combat permanent. C’est pourquoi la vigilance est de mise face au risque, toujours présent, d’un recul des progrès réalisés. Je refuse toute fatalité et toute régression ; la collectivité est en ce sens, pleinement mobilisée. Cependant la défense de nos acquis n’est pas l’apanage des élus. Les citoyens aussi ont un rôle à jouer, et j’en appelle à la mobilisation de chacun. Chaque regard détourné, chaque appel de détresse nié met à mal une solidarité plus que nécessaire.
Je tiens à saluer, en cette journée, l’engagement de nos partenaires et de l’ensemble des professionnel-le-s, qui jouent un rôle indispensable dans la mise en œuvre de nos dispositifs. Bénévoles, associatifs, travailleurs sociaux, personnels soignants, magistrats, avocats, fonctionnaires de police : ils animent les structures d’accueil, de conseil et de soutien aux victimes et à leurs familles. Il est certain qu’à l’avenir, nous renforcerons, dans l’intérêt de la lutte, notre partenariat déjà solide avec le corps médical, social et éducatif, mais aussi avec les autres collectivités locales et l’État. J’ai ainsi fait parvenir à tous les Maires du Département en début de semaine un courrier concernant le dispositif « Un toit pour elle », afin de mobiliser tous les élus sur ce fléau des violences faites aux femmes, et pour que chacun puisse établir avec le Département et les associations partenaires des conventions visant à héberger les femmes victimes de violence.
De nombreux pas en avant ont d’ores et déjà été accomplis en faveurs des droits des femmes. Toutefois, de lourds obstacles persistent, tels que le plafond de verre, l’égalité salariale ou encore le sexisme, malheureusement bien ancré. Nous relèverons ces défis à notre échelle, comme nous l’avons fait précédemment pour d’autres entraves ; la Seine-Saint-Denis a bien prouvé qu’elle pouvait inspirer, en la matière et avec ses dispositifs, la France entière.
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