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Intervention lors de la séance du conseil du 1er octobre 2015

Publié le jeudi 1 octobre 2015

Mesdames et messieurs,
Mes chers collègues,

En préalable, jai très simplement envie de dire : enfin !

Enfin nous allons savoir ce que le centre et la droite pensent du prolongement du T1.
Enfin, vous allez pouvoir dire à nos concitoyens ce que vous pensez de ce projet.
Enfin, vous allez pouvoir nous expliquer au nom de quoi, de quel principe ou de quel intérêt, nous devrions sacrifier ce qui me semblait être pourtant une priorité partagée : le droit à la mobilité en Seine-Saint-Denis.
Enfin, nous allons avoir sur ce sujet un exercice de vérité.

1/ Vous nous dites quil y aurait, en lespèce, un genre de hold-up démocratique.

Comme si un maire était shérif en sa ville, libre de tout faire et de tout interdire, de tout rejeter et de tout bloquer, aidé en cela par une police municipale aux ordres.
Comme si Laurent Rivoire avait l’avantage exclusif de la légitimité démocratique.

Comme si le dossier d’enquête publique n’avait pas été approuvé, ici, en avril 2013, avec seulement 5 abstentions de la droite et non du centre.
Comme si lapprobation du dossier davant-projet, incluant donc ce tracé, navait pas été obtenu, encore dans cette enceinte, en février 2015, à lunanimité de nos votes.
Comme si le schéma de principe n’avait pas été adopté en 2012 à l’unanimité des voix du Conseil d’administration du STIF.
Comme si l’avant projet, en 2014, n’avait pas, là aussi été adopté à l’unanimité des voix du CA du STIF.
Toutes les voix ? Non. Il en manquait une. Aude Lagarde était absente.

Mes chers collègues, qui décide des grandes orientations de transports ? Le Conseil régional, et la majorité régionale n’a jamais dévié sur ce projet.
Qui est maître d’ouvrage de ce chantier ? Le Conseil départemental, collectivité où Laurent Rivoire a échoué à se faire élire alors que l’essentiel de son programme reposait sur le refus du T1 à Noisy-le-Sec.

En quoi Laurent Rivoire est-il plus légitime que le Conseil départemental et le Conseil régional pour définir les grands choix en matière de transports ?

2/ Vous nous dites que par négligence, orgueil, aveuglement, nous refuserions d’étudier sérieusement le tracé par la plaine Ouest ?

 Vous faites la démonstration quil nest pas nécessaire de savoir de quoi lon parle pour dire ce que lon en pense.

Mes chers collègues, nous sommes, aujourd’hui, à presque 15 ans d’études et de concertation sur ce projet.

Le tracé qui passe par la rue du Parc a été étudié par de nombreux groupes de travail techniques entre 2003 et 2004 associant les communes, le conseil régional, la RATP, SNCF, RFF et le Conseil départemental.

Je souhaite même vous lire un extrait d’un compte-rendu de ces échanges techniques. Je cite : « Nous sommes solidaires des communes riveraines. Ce principe conduit à privilégier un maillage avec la gare de Noisy »….. et donc – il suffit de se rendre sur place pour comprendre ce que cela veut dire – un tracé par le centre-ville.

Lauteur de ces paroles ? Claude Bartolone ? Jean-Paul Huchon ? Stéphane Troussel ? Non : Madame Rivoire.

Trois larges concertations de la population en 2001, 2005 et 2008 ont permis de confronter toutes les hypothèses.

L’ensemble des échanges poussent à rejeter l’hypothèse du tracé Ouest : complexe, franchissant de nombreux ouvrages et efficacité d’un système en fourche non démontrée.

Par ailleurs, le tracé actuel, en centre ville, a été travaillé avec la ville de Noisy-le-Sec et des garanties ont été données sur la circulation automobile.

Que faut il de plus ?
Une nouvelle
étude ?
Il parait que les villes de Noisy et de Bobigny en ont command
é une. Je les mets au défi de rendre public les résultats.
Quand au maire de Bobigny, je ne l’ai pas vu ce matin aux côtés du maire de Noisy. Non, désormais, c’est à mes côtés dans le PACT T1 qu’il travaille avec le stif pour accélérer le renouvellement du matériel roulant. Et il sait que pour renouveler le matériel, il faut un nouveau SMR prévu dans le cadre du prolongement.
Quand au maire de Montreuil, il est signataire de l’appel des élus du 93 et 94 que nous soumettrons à votre vote.

En réalité, mes chers collègues, nous avons perdu trop de temps. Nous sommes en compétition avec d’autres territoires qui chercheront à capter, inévitablement, les financements publics pour leurs projets de transports.

Je le dis donc très simplement : remettre en cause le tracé, cest mettre en cause le projet. Et jappelle chacun à la responsabilité.

 3/ Enfin, votre vœu reprend pour argent comptant largumentaire de Laurent RivoireLe T1 serait la « plaie de Noisy ».

 « le projet réduit la place dédiée aux piétons sur la rue Jean Jaurès »

C’est faux : on augmente la largeur disponible pour les piétons jusqu’à un mètre sur certaines sections de la rue ; à aucun endroit elle n’est réduite.

« sur la rue Jean Jaurès  le projet supprime des dizaines de places de stationnement »

C’est vrai : on supprime environ 60 places ; le Département a toujours souhaité et demandé à la ville de travailler avec lui pour étudier la création de places de substitution en proximité immédiate : fin de non recevoir de la ville.
A noter que le long de la rue Jean Jaurès, la ville construit le conservatoire qui supprime environ 60 places existantes; ça ne dérange pas la ville de supprimer 60 places mais ça la dérange si c’est le projet T1 qui les supprime…

« le projet nécessite la suppression du marché des comestibles »

C’est faux : les livraisons pourront toujours se faire côté Est du marché, comme c’est en partie le cas déjà aujourd’hui

 « le projet, cest la faillite des commerces »

Ce ne sera pas à cause de la suppression de places de stationnement puisque que l’étude commerciale du cabinet Bérénice (mandaté par le Département) a montré que 93% des clients des magasins de la rue Jean Jaurès ne venaient pas faire leur course en voiture.
Par ailleurs, comme sur le T8, nous rembourserons chaque euro de manque à gagner sur le chiffre d’affaire des commerces impactés par les travaux.
Et enfin, il suffit de se rendre sur place pour constater la fragilisation depuis de nombreuses années du commerce local dans cette rue sans que le Tramway la traverse. La ville aurait pu choisir de travailler avec nous pour examiner comment utiliser le passage du Tramway pour redynamiser ce commerce local.

« le projet rend l’accès pompiers difficile »

A priori non, il améliore même probablement la situation actuelle en créant une voie échelle pompiers garantissant l’accès aux étages les plus hauts par la grande échelle (ce qui n’est pas garanti aujourd’hui du fait de la présence de jardinières et de stationnement en axe de chaussée sur certaines sections de la rue).

Pour conclure mes chers collègues, je vous le disais. Cest un moment de vérité.

La vérité c’est que remettre en cause le tracé, c’est enterrer le projet.

La vérité, cest que le maire de Noisy-le-Sec est rentré dans une guerilla administrative et juridique quil perdra comme il a perdu tous les recours déposés jusquici.

La vérité c’est qu’après 15 ans de travail, il sagit désormais de se positionner pour ou contre un projet de transport qui garantira la mobilité de 50 000 voyageurs par jour, qui embellira nos villes, désenclavera nos quartiers, permettra la plantation de centaines d’arbres (500 replantés) et évitera, chaque année, l’émission de 800 tonnes de CO2.

Je mets donc aux voix le vœu déposé par le groupe UDI.
Qui vote s’abstient ?
Qui vote pour ?
Qui vote contre ?
Le vœu de lUDI est rejeté.

 

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