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Voeux 2024 à La Courneuve : merci à toutes et tous !

Publié le lundi 29 janvier 2024

Vous étiez nombreuses et nombreux au gymnase El Ouafi pour participer à mes voeux à La Courneuve. Retrouvez ici le discours que j’ai eu le plaisir de prononcer à cette occasion.

Mesdames et Messieurs,

Chères habitantes et habitants de la Seine-Saint-Denis,

Chères Courneuviennes et Courneuviens,

Chers amis,

A mon tour, je salue l’ensemble des élus de Seine-Saint-Denis qui nous font l’amitié de leur présence, de nombreux maires, celui de La Courneuve Gilles Poux en particulier,… nos parlementaires Soumya Bourouaha députée de notre circonscription, mais aussi Fatiha Keloua Hachi, nos deux nouveaux sénateurs Corinne Narassiguin et Adel Ziane. Je veux remercier les nombreux Conseillers départementaux de Seine-Saint-Denis et conseillers régionaux d’Ile-de-France, et très nombreux élus municipaux déjà salués par Oumarou.

Permettez-moi de commencer en adressant des remerciements appuyés à Oumarou Doucouré, 1er maire-adjoint et président du collectif La Courneuve Ensemble, qui a introduit cette matinée avec le talent qu’on lui connaît pour instaurer une atmosphère chaleureuse, mais aussi et surtout en y ajoutant un propos fort, des mots justes, qui résonnent en chacune et chacun d’entre nous.

Oumarou, c’est ce mélange de générosité et de combativité, de détermination et de conviction, de compétence et de bienveillance. Il y a chez Oumarou, une attention profonde à l’autre, conjuguée à un engagement de tous les instants au service de sa ville et de ses habitants. C’est ce qu’on demande à un élu : d’un côté cette connexion, ce lien fort avec les habitants, et de l’autre ce sérieux, cette responsabilité pour faire avancer les choses. Oumarou réunit ces qualités, ce qui fait de lui non seulement un élu efficace, mais aussi, je le sais, un élu apprécié, estimé et plein d’avenir.

Alors cher Oumarou, même si tu t’en doutes un peu, permets-moi aussi de te dire ici toute l’estime et tout le respect que je porte à ton action, mais aussi toute l’affection que j’ai pour la belle personne que tu es.

Et puisqu’on en est aux déclarations, je veux aussi dire mes remerciements à Zaïnaba, conseillère départementale élue à mes côtés, qui réalise un travail formidable au Département, elle qui a la charge des sports, une délégation que l’on imagine bien prenante en cette année olympique ! Et qui a en charge ici à La Courneuve la santé et le handicap, c’est aussi l’archétype de l’élue qui redonne confiance en la politique : un engagement quotidien, des échanges permanents avec les représentants du mouvement sportif notamment. Alors, Zaïnaba, merci pour tout ce que tu accomplis au quotidien !

Vous le savez, cette tradition des vœux ici à La Courneuve est un rendez-vous auquel je tiens particulièrement.

Car voir rassemblés tant d’amis, de camarades, de visages familiers, non seulement cela réchauffe le cœur, mais c’est aussi une source inépuisable de motivation et d’engagements !

Et disons-le, il nous fallait bien un moment convivial, festif, pour tourner la page d’une année 2023 qui a été particulièrement rude. Elle aura été difficile pour les habitants de La Courneuve et de la Seine-Saint-Denis en général.

Il y a cette inflation, qui rend les fins de mois de plus en plus invivables pour beaucoup de familles modestes, quand tout se joue à l’euro près pour remplir son frigo.

C’est la mère de famille qui saute un repas pour laisser assez de nourriture à ses enfants. C’est l’étudiant obligé de passer par les files de distribution alimentaire. Sans parler des sorties, des vacances, tout ce qui fait les petits et grands bonheurs de la vie quotidienne mais auxquels beaucoup ne songent même plus.

Il faut regarder l’explosion des prix depuis deux ans : +33% pour les yaourts, + 41% pour le beurre ou les carottes, +27% pour le lait, et je pourrais continuer la liste ! Sans oublier le coût de l’électricité qui va prendre 10% dès le 1er février !

Les salaires ont-ils suivi ? A l’évidence, non ! Le travail ne rémunère plus assez. Et non seulement il ne rémunère plus assez, mais ses conditions se sont dégradées et ses formes se sont précarisées. Mais, plutôt que de répondre à ces immenses défis, le gouvernement a trouvé plus malin de nous imposer une réforme des retraites injuste, brutale et inutile de surcroît !

Il l’a fait au mépris de l’opposition d’une immense majorité de Français, au mépris de l’ensemble des syndicats rassemblés, au mépris du parlement avec l’utilisation du 49.3, au mépris de manifestations records.

Je sais que nous sommes nombreuses et nombreux ici à avoir défilé dans la rue. Nous, nous le savons : s’ils ont gagné sur le papier, ils ont perdu dans les têtes. Car cette réforme restera une tache indélébile du quinquennat : celle où un homme seul ou presque, impose au peuple sa vision mortifère et dépassée du monde, où l’être humain ne vaut que par sa faculté à produire, à consommer.

Autre tâche indélébile qui a clôturé l’année: la loi immigration, qui est, mesurons-le bien, une bascule idéologique. Une grande partie de cette Loi a été heureusement censurée par le conseil constitutionnel mais le mal est fait lorsqu’un gouvernement ose voter, sous la dictée d’une droite extrême, une loi qui, en voulant introduire pour la 1ère fois la préférence nationale réclamée par la famille Le Pen depuis 50 ans, est une grave rupture avec nos principes républicains. Emmanuel Macron, qui avait été élu pour faire barrage à l’extrême-droite, lui offre maintenant un boulevard en mettant ses idées au pouvoir.

Car la préférence nationale, cela veut dire quoi concrètement ? Cela veut dire exclure des prestations sociales des étrangers en situation régulière – oui, en situation régulière! – au simple motif qu’ils sont étrangers.

Sans la censure du conseil constitutionnel, cela aurait été par exemple Coumba, 27 ans, sénégalaise, qui est aide-soignante à mi-temps, mère célibataire, à qui l’on aurait supprimé la prime d’activité, les allocations familiales, les APL. Alors qu’elle a autant cotisé que sa collègue Sofia française, elle aurait pu se retrouver à devoir survivre avec son seul demi-salaire, 650 euros par mois. C’est impossible ! C’est impossible dans ces conditions pour elle et son gamin de se projeter en France, de s’« intégrer » pleinement à notre pays, comme on lui exhorte de le faire.

Voilà pourquoi j’avais pris la décision, à la tête du Département, de continuer à verser nos prestations sociales aux mêmes conditions, sans tracer de frontières entre les habitants de Seine-Saint-Denis. Je refuse de trier entre ceux qui ont besoin de notre solidarité en fonction de leur origine.

Et de quelle allocation départementale parlait-on ? Pour les Départements, on parlait de l’allocation personnalisée d’autonomie, l’APA, qui aide les personnes âgées aux ressources limitées à s’habiller, à faire leur toilette, leur ménage. Franchement, imagine-t-on des hordes de personnes âgées traverser la Méditerranée en déambulateur sur des bateaux de fortune pour toucher quelques centaines d’euros ? Il a fière allure l’appel d’air dont on nous rabat les oreilles !

La réalité est que l’esprit de cette loi est non seulement une faute morale contraire aux valeurs républicaines, injuste, mesquine, mais c’est aussi un gros mensonge, oui un gros mensonge fait aux Français qui ne va rien régler des questions que peut poser le fait migratoire. Est-ce qu’il y aura moins d’hommes et de femmes qui s’arrachent à leur pays pour fuir la répression ou la misère ? Est-ce que les immenses files d’attente devant les préfectures vont se réduire ? Est-ce qu’il y aura moins de travailleurs sans papiers ? Est-ce qu’il y aura moins de gens qui dorment dans la rue et qui sont la proie des marchands de sommeil ? Je ne le crois pas, non. En définitive, ce n’est pas une loi d’ordre, mais une loi injuste qui va accroître la pagaille. Comme le disait Albert Camus, « ce n’est pas l’ordre qui renforce la justice, c’est la justice qui donne sa certitude à l’ordre ». A bon entendeur…

Et enfin, je le dis, nous en avons ras-le-bol de ces discours qui font de l’immigré le responsable de tous les malheurs, de l’étranger un éternel profiteur. C’est une insulte à l’histoire de la Seine-Saint-Denis et de ses habitants.

Une histoire qui se confond avec l’arrivée de population successives, venues d’autres régions de France, d’autres pays européens, d’autres continents : Italiens, Espagnols, Portugais, Algériens, Marocains, Sénégalais, Maliens, Chinois, Sri Lankais, Comoriens, Indiens etc.

Toutes et tous ont construit leur vie ici, fait des enfants ici, contribué à la richesse de ce pays par leur travail, leurs talents, leur énergie. Elles et ils sont devenus des Françaises et des Français à part entière. Et celles et ceux qui arriveront en feront de même.

1ère, 2ème, 3ème génération, nous sommes tous et toutes des enfants d’immigrés. Ce slogan qui a été scandé il y a 40 ans lors de la marche pour l’égalité et contre le racisme et qui a permis d’obtenir de François Mitterrand à l’époque, la carte de séjour de 10 ans, nous devons le porter encore fièrement aujourd’hui.

A chaque fois que nous serons visés, calomniés, nous leur dirons notre fierté de cette histoire ! Oui nous leur dirons notre fierté ! Il y a ici des gens – français et étrangers -qui travaillent dur, qui prennent le RER aux aurores pour bosser dans ces métiers pénibles et essentiels, applaudis pendant la crise sanitaire, et qui apportent bien plus à ce pays que n’importe quel pseudo-journaliste de Cnews, confortablement installé sur un plateau télé, qui pérore, blablate, débite des mensonges et des caricatures.

Voilà pour le contexte national, il est préoccupant. Mais j’aurais pu parler aussi de la crise du logement, sans précédent, aux conséquences lourdes et durables.

J’aurais pu parler des épisodes climatiques extrêmes que l’on a vécus, des records de chaleur, de la terre qui brûle au Canada, et ici en France, à la Dune du Pilat, des innonations dramatiques dans le Pas-de-Calais. Des catastrophes qui nous disent, non pas l’urgence, mais la nécessité vitale de réaliser la bifurcation écologique. Cette bifurcation, nous la devons aux enfants d’ici, ceux qui souffrent plus que d’autres de la pollution de l’air, nous la devons à nos ainés d’ici, eux qui meurent plus que d’autres des vagues de chaleur car ils vivent plus isolés qu’ailleurs, que leurs logements sont des passoirs thermiques.

J’aurais pu aussi parler des émeutes urbaines qui ont touché nos villes en Seine-Saint-Denis et partout en France. Elles sont le signe qu’il reste encore du chemin à parcourir pour atteindre l’égalité dans nos quartiers, que prendre soin des bâtiments à travers la rénovation urbaine ne suffit pas si l’on ne prend pas aussi soin des gens, à travers des services publics forts et présents.

Et disons le aussi, le contexte international n’est guère plus réjouissant. La guerre qui se poursuit en Ukraine. Et maintenant le Proche-Orient qui s’embrase.

Nous avons toutes et tous été horrifiés par les images des attaques terroristes et antisémites du 7 octobre : ces jeunes gens venus pour un concert et qui courent pour fuir la mort, les visages de ces familles pris en otages, où se lisent l’effroi, la terreur. Puis il y a eu, et il y a encore le déluge de feu sur Gaza. D’autres images se sont succédé. Des quartiers réduits en cendre. Des petits corps suppliciés que l’on met dans des sacs plastiques. Des hôpitaux sous les bombes où l’on opère sans anesthésie. D’ici la fin de mon discours, c’est la vie d’un enfant palestinien qui aura été surement prise… L’opération à Gaza n’est désormais plus une riposte. Elle n’est même plus une punition collective. Elle est une tentative de rendre la vie impossible à Gaza.

Il est urgent pour la communauté internationale de mettre un terme à la folie meurtrière et expansionniste de l’extrême-droite israélienne. Sans quoi, l’accusation du « deux poids deux mesures » collera définitivement à la peau, lui faisant perdre toute crédibilité aux yeux du monde.

Surtout, il est urgent de comprendre que pour sortir de ce cycle infernal de violences, il faut redonner des perspectives politiques au peuple palestinien. Le blocus et maintenant les bombardements incessants à Gaza, la colonisation qui ne cesse de gagner du terrain en Cisjordanie, les humiliations quotidiennes, sont le terreau d’où ne peut surgir que la violence. Il ne peut pas y avoir de paix juste et durable, de sécurité pour l’Etat d’Israël tant que règnera la désespérance au sein du peuple palestinien. C’est pour cette raison que la paix est une idée forte, c’est la seule qui permet la sécurité et le développement pour les 2 peuples. C’est ce que je dirai à l’Ambassadrice de Palestine que je rencontrerai prochainement.

Alors, après avoir brossé ce tableau un peu sombre de la situation dans notre pays et dans le monde, j’espère ne pas avoir trop plombé l’ambiance ! Heureusement, nous espérons que l’année 2024 offre des perspectives plus enthousiasmantes. Et je suis de ceux qui cherchent, à chaque étape, des raisons d’espérer. Je refuse de tomber dans le misérabilisme et le défaitisme.

Les batailles que nous perdons sont aussi celles que nous ne menons pas. Nous devons mener plusieurs batailles de front :

  • Celle du pouvoir d’achat qui se mène au niveau national et local. National car l’indexation des salaires sur l’inflation devrait être une priorité du gouvernement. National car la baisse de la TVA sur les prix des produits de première nécessité pourrait être portée pour maîtriser les prix. Au niveau local aussi, nous devons exercer notre rôle de bouclier social avec des politiques de solidarités fortes. Quand nous faisons le chèque réussite de 200 euros pour les élèves de 6ème, plus récemment le pass de 100€ pour faire du sport en 5ème, la carte Ikaria pour les loisirs de nos seniors mais c’est aussi l’action sociale que nous déployons d’accompagnement social des plus vulnérables.
  • Celle de l’égalité. Elle doit être menée pour ceux qui fuient les désordres du monde, Elle doit être menée ici aussi pour les habitants de ce territoire. Vous le savez, c’est ce que je porte inlassablement. Ici, nous ne demandons pas l’aumône, nous demandons juste l’égalité. L’égalité devant l’éducation, l’égalité devant la santé, l’égalité face à l’emploi, l’accès à la culture, l’égalité pour avoir un cadre de vie beau et apaisé.
  • Permettez-moi de m’arrêter sur l’éducation. L’école est en grande difficulté. Il faut lui redonner les moyens d’accomplir convenablement sa mission d’émancipation, de formation d’esprits libres. Le Département prend ses responsabilités quand nous rénovons ou construisons des collèges neufs, comme ici à La Courneuve avec un 4ème collège dans le quartier des 4 routes. Cela passe aussi, nous le savons, par davantage de mixité sociale dans les établissements. Or qu’observe-t-on ? C’est le règne de l’entre-soi : les plus riches se barricadent dans des établissements parisiens privilégiés privés. L’exemple de notre nouvelle ministre de l’Education en est la preuve publique. Il faut mettre fin à cette forme de sécession, de séparatisme des élites : cela profitera à tout le monde, et les plus fortunés y gagneraient sans doute à être moins déconnectés ! J’ai proposé pour ma part d’intégrer la Seine-Saint-Denis à l’académie de Paris pour mutualiser les moyens et renforcer l’attractivité des établissements de notre département. En vain, les frilosités politiques, les égoïsmes locaux, la lourdeur administrative l’ont emporté. Nous ne les lâcherons pas et nous sommes bien déterminés à continuer cette bataille, comme nous avons mené et gagné d’autres batailles auparavant.

Cette bataille de l’égalité, c’est celle aussi de donner à la SSD et ses habitants, la place qui leur revient. C’est de permettre à ce territoire de rattraper son retard en matière d’équipements pour pouvoir aussi prendre l’élan qu’il mérite.

Pour cela, nous avons rendez-vous avec cet évènement historique que nous allons accueillir ici en Seine-Saint-Denis : les Jeux Olympiques et paralympiques.

Oui, la Seine-Saint-Denis sera l’un des cœurs battants. Alors, nous ne sommes pas des « JO-béats », sourds à ce qui se dit, se raconte : nous entendons – et vous aussi j’imagine, et vous pouvez même les partager-, les questions, les doutes qu’il peut y avoir sur ses retombées.

Personne n’a dit que les Jeux étaient une baguette magique qui allait remédier miraculeusement à tous les problèmes que rencontrent la Seine-Saint-Denis et ses habitants. Mais, par pitié, ne tombons pas dans l’excès inverse, qui mettrait sous le tapis tout ce que ces Jeux vont apporter.

Si, avec le Département, je me suis résolument engagé dans ces Jeux, c’est parce que je suis convaincu qu’ils peuvent largement bénéficier à court et long terme aux habitants. Certes, rien ne nous est tombé tout cru dans le bec, il a fallu batailler, ne rien lâcher pour défendre les intérêts de notre territoire.

La promesse d’un vrai héritage pour la SSD, elle est là devant nos yeux. Il suffit de regarder l’héritage considérable que vont laisser ses Jeux, en termes d’équipements, d’infrastructures, d’espaces verts, ici en Seine-Saint-Denis, ici à La Courneuve : ce qui aurait mis des décennies à sortir de terre, voire pas du tout, nous l’avons obtenu en des temps records.

A La Courneuve, je pense tout particulièrement à ce magnifique centre aquatique de Marville, construit par le Département. Zaïnaba vous en a déjà parlé. Alors, inscrivez-vous d’ailleurs pour le visiter en avant-première le 6 février prochain. Et ce sont aussi d’autres piscines qui seront ouvertes ou rénovées en Seine-Saint-Denis. Qui peut dire que c’est superflu quand en Seine-Saint-Denis près de 60% des élèves qui arrivent en 6ème ne savent pas nager ?

Mais je pense aussi à l’extension de 13 hectares du Parc Georges Valbon. C’est grâce aux Jeux que nous avons pu dépolluer et aménager le terrain des Essences, qui était une véritable verrue urbaine. C’est grâce aux Jeux que nous pourrons rendre aux habitants cet espace, reboisé, reverdi.

Et puis je pense au village des médias, pas très loin, à Dugny, qui accueillera plus de 1300 journalistes et techniciens du monde entier, et qui deviendra à l’issue des Jeux un nouveau quartier, ramenant de nouveaux équipements sportifs, de nombreux logements, de nouveaux groupes scolaires, des commerces, des cabinets médicaux. Au Bourget aussi avec le parc sportif, les voieries requalifiées ou la passerelle sur l’autoroute.

Et ce n’est qu’une petite partie des infrastructures, des équipements dont héritera la Seine-Saint-Denis, qui reçoit 80% des investissements publics destinés aux Jeux !

Alors, il y a l’héritage, mais il y aussi la participation à l’évènement. Nous faisons notre maximum pour le que plus grand nombre participe à la fête, avec ou sans billet.

Ce sont ainsi 40 000 places que le Département distribuera gratuitement, aux collégiens, aux enfants de l’aide sociale à l’enfance, aux personnes âgées, aux personnes en situation de handicap.

C’est aussi la flamme olympique qui passera par La Courneuve ! C’est enfin le parc Georges-Valbon qui sera transformé pendant les Jeux en un grand lieu de célébration, avec écran géant, concerts exceptionnels, activités sportives, nautiques, ludiques…

Nous voulons que les Jeux donnent de la fierté aux habitants de la Seine-Saint-Denis !

Mais je veux le dire aussi, les Jeux ne sont pas aboutissement. Ils marquent un point de bascule pour notre territoire.

Notre département vit un moment charnière. Au-delà des Jeux, c’est un ensemble de grands projets, de nouvelles dynamiques qui vont transformer durablement la Seine-Saint-Denis.

Il y a bien sûr le métro du Grand Paris Express : le tiers de ses gares seront en Seine-Saint-Denis, dont une sera ici à La Courneuve, aux Six-Routes. Et nous savons combien les transports sont structurants, combien ils peuvent remodeler un territoire.

Il y aussi les grands équipements publics qui s’y installent : le Campus Condorcet à Aubervilliers, le Centre hospitalier Grand-Paris Nord à Saint-Ouen, les grandes directions du ministère de l’Intérieur à Saint-Denis, les Ateliers Médicis à Clichy-sous-Bois, l’Arena à Tremblay et bien d’autres encore, comme ici à La Courneuve avec les Halles Babcock, KDI ou les Six-Routes.

Il y a le dynamisme démographique. Parce qu’il faut désormais être un milliardaire chinois ou un oligarque russe pour y être propriétaire, Paris perd ses habitants et les familles s’installent désormais en Seine-Saint-Denis.

Il y a enfin l’extraordinaire bouillonnement culturel, avec mille lieux de création qui fleurissent sur notre territoire, avec mille talents made In Seine-Saint-Denis qui font rayonner notre département, j’en vois des dizaines dans cette salle.

Tout cela démontre une chose, que nous disons depuis des années : c’est en Seine-Saint-Denis dorénavant que cela se passe en Ile-de-France !

Alors, n’y voyez pas là un optimisme aveugle, béat, un chauvinisme mal placé : oui, il y a d’immenses difficultés que nous devons surmonter. Oui, il y a des fractures territoriales que nous devons réduire. Mais c’est à nous, à la puissance publique, à l’Etat, de faire en sorte que les profonds changements que je viens d’énumérer profitent à l’ensemble des habitants de Seine-Saint-Denis, à ceux qui vont bien comme ceux qui vont plus mal, à ceux qui arrivent comme ceux qui sont là.

Saint-Exupéry a une belle formule : « L’avenir, tu n’as point à le prévoir mais à le permettre. » L’avenir de la Seine-Saint-Denis n’est pas écrit d’avance, il est ce que nous en ferons ensemble dans les 10 ans qui viennent. A la tête du Département, avec les élus, nous mettons toute notre énergie pour dessiner un chemin de progrès, pour répondre aux enjeux écologiques et sociaux qui résonnent plus fortement ici qu’ailleurs.

A La Courneuve, qui va être au cœur de ces grands changements, je sais qu’il y aussi des élus pleinement mobilisés, des citoyens qui veulent s’engager pour que tout cela participe d’une ville plus équilibrée, plus apaisée où il fait bon vivre, où il fait bon élever ses enfants.

Enfin, et je terminerai là-dessus : Il y a autre chose, qui je l’espère, n’est pas une fatalité : c’est l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir.

Rien n’est inéluctable. Mais il faut proposer aux gens une alternative au statu quo macroniste libéral dévastateur, et à l’extrême droite qui se nourrit de cette dévastation.

C’est à la gauche de porter cette espérance, en redevenant audible.

Elle doit cesser pour cela de se regarder le nombril, de s’abîmer dans des polémiques stériles ou des querelles destructrices. Oui, nous croyons encore au rassemblement, il est un préalable indispensable à la victoire électorale. Mais ce rassemblement doit prendre une nouvelle forme, rééquilibrée, plus respectueuse, plus démocratique, et surtout qui se débarrasse du « bruit et de la fureur » qui divise les Français, qui cantonne la gauche à une force contestataire, minoritaire, alors que nous avons vocation à rassembler une majorité de Français.

Enfin, faire barrage au Rassemblement national, ça ne peut être le seul horizon de la gauche. Il est nécessaire de proposer aux Français un projet qui à la fois réponde à leurs préoccupations quotidiennes et s’attaque à la racine des problèmes fondamentaux.

Le travail qui ne paie plus par exemple, j’en parlais au début. Ou encore, et c’est lié, l’inégale répartition des richesses. La fortune de Bernard Arnault a plus que doublé en trois ans. Est-ce que quelqu’un dans cette salle a vu sur sa feuille de paie la même augmentation ? Allez, petit clin d’œil à l’actualité de ces derniers jours, avec les agriculteurs en colère : l’argent, c’est comme le fumier, il est utile lorsqu’on veille à le répandre ; mais si on le laisse s’entasser entre les mains de quelques-uns, il empeste et la révolte gronde !

Avançons aussi des mesures très concrètes pour répondre à la vie chère : pourquoi, au lieu de faire, comme le gouvernement, les poches des Français en augmentant de 10% le prix de l’électricité, ne pas les protéger et aller chercher cet argent chez Total, Engie, qui ont engrangé des profits records ?

Oui le combat va être difficile, mais nous n’avons pas d’autre choix que de le mener. Et pour nous donner du courage, alors que nous avons parfois le sentiment, dans ce climat ambiant un peu nauséabond disons-le, de se sentir isolés, permettez-moi de conclure en citant ces vers du poète Paul Eluard :

« Ils n’étaient que quelques-uns / Sur toute la terre / Chacun se croyait seul / Ils fûrent foule soudain  ».

En attendant nous sommes foule aujourd’hui, vous êtes très nombreuses et nombreux, alors un grand merci à toutes et tous ! Belle et heureuse année 2024 à chacune et chacun de vous.