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Merci pour votre confiance !

Publié le jeudi 1 juillet 2021

Ce matin, j’ai été réélu président du Département de la Seine-Saint-Denis par les membres de l’assemblée départementale nouvellement élu·e·s.

Retrouvez ci-dessous le discours que j’ai prononcé à cette occasion :

Mesdames et Messieurs les élus,
Chers collègues,

Je veux commencer par remercier les élu·e·s des trois groupes de la majorité, qui m’ont renouvelé leur confiance et ont choisi de me confier la présidence du Conseil départemental pour cette nouvelle mandature. Vous imaginez l’émotion qui est la mienne. Certain·e·s ici me connaissent bien : je suis un enfant de La Courneuve, et ma passion, c’est la Seine-Saint-Denis. Je sais ce que je dois à ce département, à ses services publics, à son école publique, et j’essaie de le lui rendre. Toute mon énergie, toutes mes convictions, tout mon temps, je les mets au service de la Seine-Saint-Denis et de ses habitant·e·s. Car ce que je veux par-dessus tout, c’est les faire réussir.

Le temps de la campagne est désormais terminé. Les débats ont parfois été vifs, il y a parfois eu des dérapages ; je le regrette. Mais aujourd’hui, voici venu le temps d’agir et je tiens à saluer l’ensemble des collègues et à les féliciter pour leur élection, sur tous les bancs de cette assemblée. Je suis heureux de retrouver celles et ceux qui étaient déjà parmi nous au cours du précédent mandat, mais je suis aussi impatient de rencontrer nos nouvelles et nouveaux collègues : cette assemblée a été profondément renouvelée, et c’est aussi un gage de vitalité démocratique.

Permettez-moi au passage de saluer aussi toutes celles et ceux qui ont rendu cela possible ; car il n’y a pas de vie politique sans les militant·e·s et citoyen·ne·s engagé·e·s sur le terrain. Je tiens à rendre hommage à leur engagement et à leur implication, particulièrement admirables dans ces conditions difficiles et inédites de campagne.

Je voudrais d’abord dire quelques mots du scrutin qui a déterminé notre présence ici. Avec la majorité départementale, qui associe la gauche et les écologistes dans toute leur diversité, nous ne nous sommes pas contenté·e·s de mettre en avant notre bilan, et notamment
nos actions pour protéger pendant la crise. Non, nous avons porté un projet sérieux, solide et complet, dénué de vagues promesses, de
faux semblants ou de facilités superflues. Nous avons été clair·e·s, nous avons été sincères et c’est à l’aune de nos actions, réelles, sur notre projet que les électrices et électeurs jugeront. De nombreux habitant·e·s de la Seine Saint Denis, en renforçant la majorité départementale, et en déjouant ainsi de nombreux pronostics, ont fait le choix de la cohérence et de l’avenir.

Mais la leçon première que nous devons tirer ensemble du scrutin est, sans conteste, une grande humilité face au fort taux d’abstention. Nous le déplorions déjà en 2015, c’est encore pire aujourd’hui. La démocratie souffre dans notre pays comme dans notre département et les élections locales ne sont pas épargnées. Bien sûr les causes en sont nombreuses et les réponses à ce désamour sont difficiles à trouver, mais pour autant, doit-on renoncer à convaincre, à faire de la pédagogie, à élever le débat ? Cette abstention, on ne doit pas la combattre en se mettant « au niveau du caniveau ». Nous avons une responsabilité particulière en tant qu’hommes et femmes responsables politiques et en tant qu’élu·e·s. Si nous ne sommes pas là pour faire de la pédagogie, pour montrer à nos électrices et électeurs qu’il est possible de changer les choses, d’améliorer leur quotidien, qui le fera ? La démocratie sera peau de chagrin.

Au contraire, nous devons convaincre qu’il n’y a pas de fatalité, parce que nous savons, avec Romain Rolland, que « la fatalité, c’est l’excuse des âmes sans volonté« .

Mais moi, même si la mode est plutôt à se défier des élu·e·s, je crois à la démocratie représentative. Elle peut, elle doit, évidemment coexister avec des formes de démocratie plus directes, plus participatives, plus interactives aussi. C’est pourquoi, nous lancerons dès l’automne un budget participatif que nous voulions expérimenter plus tôt mais que la Covid-19 nous a forcés à reporter. Nous créerons également un conseil citoyen qui sera associé à l’élaboration des grandes politiques départementales, et qui donnera son avis sur les orientations que nous prendrons.

De la même manière, le débat politique, ce n’est pas la guerre. La confrontation des projets et des opinions, ce n’est pas l’invective et l’insulte. L’opposition a un rôle important à jouer et c’est pourquoi j’ai décidé, pour la première fois de l’histoire de cette assemblée, de confier la présidence de la commission des Finances à l’opposition. C’est un gage de transparence.

Enfin, je tiens à le dire : je suis particulièrement heureux qu’il n’y ait pas de représentant·e de l’extrême-droite dans cette assemblée. Et d’ailleurs, s’il fallait le démontrer, les choses sont plus claires : quand on s’éloigne des valeurs républicaines pour s’acoquiner avec l’extrême-droite, les électrices et les électeurs ne s’y trompent pas.

Les élections sont terminées et voici le temps de l’action : je serai le président de toutes les Séquano-Dionysiennes et de tous les Séquano-Dionysiens sans aucune distinction. Comme je l’ai d’ailleurs fait au cours du précédent mandat, et malgré des procès d’intention particulièrement injustifiés, je serai toujours à votre disposition pour échanger et avancer sur les projets qui concernent vos villes et vos territoires respectifs, comme je le suis pour tou·te·s les maires de notre Département. Une condition quand même : avant de se plaindre de ne pas pouvoir travailler ensemble, encore faut-il me solliciter et ne pas entretenir des postures faciles mais au final préjudiciables aux habitant·e·s !

J’espère donc pouvoir travailler dans le respect, le civisme et de manière républicaine, dans l’intérêt de notre territoire et de celles et ceux que nous représentons.

J’ai une conscience aiguë de tout ce qu’il nous reste à accomplir. Nous ne pouvons pas décevoir celles et ceux qui nous ont fait confiance et au-delà. En Seine-Saint-Denis encore plus qu’ailleurs, les enjeux et les besoins sont particulièrement forts.

Je suis un président au travail ; je veux une assemblée au travail ; je veux un exécutif au travail.

Lors du précédent mandat, nous avons tenu et réalisé nos engagements. Au cours de ce nouveau mandat qui s’ouvre aujourd’hui, nous le ferons également.

Et en Seine-Saint-Denis, il y a tant à faire !

La Seine-Saint-Denis vivra de nombreuses transformations au cours des années à venir.

Nous devons avoir de l’ambition collective. Agir pour les habitant·e·s, ce n’est pas se complaindre en permanence, c’est lutter utilement contre les inégalités. Agir pour les habitant·e·s, ce n’est pas ripoliner la réalité, elle est parfois difficile, mais ce n’est pas non plus caricaturer notre territoire en n’y voyant toujours que les problèmes, alors qu’il y a tant de forces à l’œuvre.

Et quand on veut diriger la Seine-Saint-Denis, la première chose, c’est de l’aimer telle qu’elle est sans jamais renoncer à la faire progresser. Non, la Seine-Saint-Denis n’est pas cette dernière de la classe que j’ai entendu parfois dépeinte par celles et ceux qui devraient la défendre. N’est-elle pas suffisamment attaquée par ceux qui n’y ont jamais mis les pieds, pour que ceux qui la représentent ne mêlent pas leurs voix au chœur des esprits chagrins, avec les remâcheur·se·s de haine ? Je suis toujours plus exaspéré par le « Seine-Saint-Denis bashing » et jamais je ne le laisserai passer.

Des preuves de la vitalité de notre département ? Mais elles sont devant nos yeux, elles sont une chance, à condition d’en faire quelque chose. Oui les gamin·e·s de notre département ont le droit de rêver fort et grand, et c’est à nous de leur donner la possibilité de réaliser leurs rêves.

Bien sûr, il y a les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 que nous préparons depuis des années. La majorité des chantiers ont commencé, nous avons obtenu des clauses pour l’insertion et l’emploi local, l’Olympiade culturelle va bouillonner sur notre territoire…

Nous continuerons dans cette voie, pour que les Jeux profitent d’abord aux habitantes et habitants de la Seine-Saint-Denis. Il y aura aussi les chantiers du Grand Paris Express, dont on entend parfois moins parler alors qu’ils sont décisifs. Il y aura pourtant des batailles à mener, auprès de la SGP, de la Région et de l’État notamment, pour que les transports – métros, trams – arrivent en temps et en heure dans nos villes. Certaines villes attendent parfois depuis des décennies. C’est un enjeu crucial, car l’interconnexion de nos territoires, la capacité des habitantes et habitants à se déplacer, pour leur travail, leurs loisirs, etc, en dépend directement.

Si nous devions avoir deux priorités, pour que ce Département continue d’être utile aux habitantes et aux habitants, le premier, c’est encore et toujours agir pour l’égalité. Il y a encore tant à faire pour garantir cette promesse républicaine et c’est la raison de notre engagement commun. Agir pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Ce n’est pas un hasard si c’est en Seine- Saint-Denis qu’existe un Observatoire départemental des violences faites aux femmes pionnier. Et pour agir toujours plus, nous en ferons une vice-présidence à part entière.

Agir concrètement pour l’égalité pour tou·te·s les collégien·ne·s : nous l’avions déjà fait avec le Chèque réussite de 200 euros donné à chaque collégien·ne, quelles que soient les ressources de sa famille, à son arrivée en sixième ; nous le ferons avec un plan « éco-collèges » d’un milliard d’euros ; nous le ferons encore avec un nouveau Pass’sport de 100 euros pour que les collégien·ne·s puissent faire du sport au quotidien, enjeu de bien-être et de santé majeur. C’est bien le moins dans un Département Olympique.

Agir pour l’égalité des droits : nous créerons très vite une maison de l’Autonomie pour améliorer encore le service public que nous devons aux personnes dépendantes et à ceux qui les accompagnent.

Agir contre les inégalités de santé : nous avons beaucoup appris pendant cette crise, et les agent·e·s du Département ont été exemplaires. Nous en tirerons toutes les conséquences.

Agir enfin pour l’égalité en faveur de la jeunesse. Notre pays doit mettre fin à cette absurdité qui veut que les jeunes de 18 à 25 ans en difficulté professionnelle ne bénéficient pas des mêmes droits au RSA et d’un suivi renforcé : oui, c’est une différence majeure entre cette majorité et l’opposition. J’ai bon espoir de conclure positivement la bataille que nous menons depuis des années pour que le financement du RSA ne soit plus un boulet attaché aux pieds de notre Département : ces crédits nous permettront de doubler notre budget pour l’insertion car l’emploi est une des préoccupations majeures de ce Département. Nous expérimenterons un RSA jeunes à la fois pour mieux les accompagner dans leurs parcours et afin d’en faire un levier politique pour obtenir sa généralisation.

Agir pour protéger en somme, car c’est bien là la raison d’être du service public que d’aider les plus fragiles et de soutenir tou·te·s les autres. Et j’en profite pour saluer l’engagement professionnel de tou·te·s les agent·e·s du Département : depuis des mois, plus que jamais, nous avons tous eu l’occasion de le mesurer. C’est dans le cadre d’un dialogue social serein et constructif que nous pourrons avancer.

L’autre grande priorité, c’est d’améliorer la vie des gens tout en agissant pour la planète. C’est de répondre au défi du siècle sans négliger le quotidien. C’est voir loin et agir près. Nous voulons une Seine-Saint-Denis plus verte, plus apaisée, avec plus de pistes
cyclables, plus de voies piétonnes, des bâtiments rénovés, une meilleure alimentation… Celles et ceux qui n’ont pas compris que la transition écologique est un formidable booster pour des emplois durables sont déjà en retard d‘un siècle. Celles et ceux qui n’ont pas compris que la question écologique doit habiter toutes nos politiques publiques portent une lourde responsabilité pour les générations futures.

Protéger la planète, c’est protéger les habitant·e·s qui y vivent. Notre responsabilité est grande, notamment en Seine-Saint-Denis car les habitant·e·s des quartiers populaires souffrent le plus des désordres climatiques, souffrent le plus de la pollution atmosphérique mais aussi alimentaire ou sonore, souffrent le plus de la précarité énergétique. Nous avons donc un projet pour la Seine-Saint-Denis et ses habitant·e·s qui est résolument écologique et social. Ni plus écologique que social, ni plus social qu’écologique. Notre projet marche sur ses deux jambes. Nous poursuivrons nos investissements massifs et durables car il faut faire toujours plus en la matière, et c’est aussi pour cela que nous voulons l’égalité des moyens.

Voilà, mesdames et messieurs, notre projet pour cette nouvelle mandature.

La France entière commence à nous voir tel·le·s que nous sommes : un vivier d’énergies, de talents, d’emplois. Nous sommes la France de demain. A deux pas de la capitale, nous avons une place essentielle à occuper. Je le dis et le redis : la Seine-Saint-Denis, c’est le cœur battant du Grand Paris.

Nous commençons enfin à tourner la page de l’année très difficile que nous avons passée et un grand nombre de défis nous attendent. Ensemble, enfin, nous allons pouvoir regarder vers l’avenir. J’aurai besoin de vous pour continuer d’assumer nos missions en protégeant les plus vulnérables, mais aussi en soutenant les beaux projets qui feront la Seine-Saint-Denis de demain, et qui amélioreront le quotidien de chacune et de chacun.

Voilà ce que je veux pour la Seine-Saint-Denis, voilà ce à quoi je souhaite que nous travaillions, ensemble, au cours de ces six prochaines années.

Je vous remercie.