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De la nécessité d’en faire toujours plus contre les violences faites aux femmes

Publié le lundi 17 juin 2019

La terrible agression du 6 juin dernier à Villetaneuse, où une femme a été poignardée à plusieurs reprises par son compagnon, situation critique qui a déclenché le protocole « féminicide » de l’Observatoire départemental des violences envers les femmes en Seine-Saint-Denis, est venue nous rappeler l’urgence d’agir toujours plus contre les violences faites aux femmes.

Outre l’immense violence des faits, ce qui nous interpelle est que cette femme avait déjà porté plainte. Hélas, par la suite, son conjoint n’avait pas été soumis qu’à l’obligation de suivre un stage de formation contre les violences. Les efforts combinés de la police et de la justice, mais aussi des associations, seraient-ils donc vains ?
Évidemment non. La lutte contre les violences faites aux femmes est une problématique qui progresse dans la société, et c’est heureux : des formations sont proposées dans les commissariats, des places d’hébergement sont trouvées pour des femmes victimes de violences et leurs enfants, comme par exemple avec le dispositif « Un toit pour elles » et la convention Passerelle en Seine-Saint-Denis.
En réalité, il existe des outils qui permettent de lutter efficacement contre les violences faites aux femmes. Le Téléphone Grave Danger (TGD), créé par notre Observatoire départemental, en est un. Dispositif permettant aux femmes de se sentir en sécurité et d’appeler les secours quand elles le souhaitent, il a été généralisé au niveau national en 2014. Or, sur les 870 TGD disponibles aujourd’hui sur l’ensemble du territoire français, seuls 300 sont utilisés. La faute, très certainement, à une méconnaissance par de trop nombreux.ses acteur.rices du territoire de l’existence de ces outils qui sont à leur disposition.
En Seine-Saint-Denis, la quasi-totalité des TGD sont utilisés, et sous l’égide de notre Observatoire un travail commun est mené par l’ensemble des actrices et des acteurs du territoire pour repérer et aider les femmes victimes de violences à survivre et à reprendre le contrôle de leur vie.  Cette terrible agression vient nous rappeler qu’il faut aller encore bien plus loin. L’urgence de continuer à agir avec l’ensemble des partenaires, à former les professionnel.les, à faire connaître les dispositifs qui existent comme le TGD, est bien là.
Contre les violences faites aux femmes, la bataille est loin d’être gagnée. La succession d’agressions aux conséquences très souvent dramatiques – 61 féminicides depuis le 1er janvier en France – en est la terrible démonstration.