Photo femmes algériennes 8 mars

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Soutien à la mobilisation des Algérien.ne.s

Publié le samedi 9 mars 2019

Ce qui se passe en Algérie peut devenir énorme. Huit années après l’espoir déçu des printemps arabes, le peuple algérien est dans la rue, sa jeunesse aux premières loges. Ayant eu la chance de m’y rendre l’an dernier, notamment à Bejaïa et Oran aujourd’hui deux importants foyers de contestation, je souhaitais dire quelques mots du mouvement qui se déroule dans ce grand pays ami.

22 février, 26 février, 1er mars, 3 mars, 5 mars, et hier 8 mars, les manifestations se succèdent par delà la Méditerrannée, réunissant des dizaines, des centaines même des milliers de personnes refusant à l’unisson le projet de cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika.

Car malgré son état de santé dégradé depuis 2013, le chef de l’État briguera, à presque 82 ans et actuellement hospitalisé en Suisse, un nouveau mandat lors de l’élection présidentielle du 18 avril 2019.

Si les débuts en politique de l’homme sont flamboyants – au sein de l’Armée de libération nationale, il a joué un rôle essentiel pour l’indépendance -, il ne peut, plus de cinquante ans après, conserver aux yeux des Algérien.ne.s la même légitimité.

Et ce ne sont pas les déclarations de l’entourage présidentiel qui vont apaiser la soif de démocratie du peuple algérien. L’annonce qu’après sa réélection, des présidentielles anticipées auront lieu, pour mieux laisser le temps de préparer sa succession, a au contraire amplifié les mobilisations.

Le peuple ne veut pas attendre jusque-là, car il sait le risque, comme dans le Guépard, « que tout change, pour que rien ne change ».

J’apporte tout mon soutien à ces citoyen.ne.s qui se mobilisent – de manière joyeuse, pacifique et puissante – pour la prise en compte de leur voix et le renouvellement démocratique, pour la dignité et  l’amélioration de leurs conditions de vie, pour le partage des ressources.

Soutien aux Algérien.ne.s qui se mobilisent, aux jeunes comme aux moins jeunes ; plusieurs d’entre nous ont, grâce à la magie d’Internet, découvert l’existence de Djamila Bouhired membre du FLN à qui, en 1957, le pouvoir colonial français promettait la mort, et qui refusait pourtant de se soumettre, n’opposant à ses bourreaux rien d’autre que de grands éclats de rire. Les bourreaux ont échoué. En 2019, Djamila Bouhired est toujours là, debout, elle manifeste parmi les sien.ne.s, à Alger.

Formons le vœu que les aspirations du peuple algérien – et c’est à lui seul d’en décider – soient entendues et que les conditions d’un scrutin libre, transparent et démocratique soient rapidement créées pour ouvrir une nouvelle ère en Algérie.

Crédits photo DIA Algérie