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Assez de culpabilisation et de stigmatisation : Osons de nouvelles solidarités !

Publié le mardi 26 février 2019

Depuis plusieurs jours le même discours revient en boucle : les pauvres, les précaires, les chômeur.se.s auraient choisi de longue date leur destin et s’y complairaient. Face à l’oisiveté, la paresse, « l’assistanat » il faudrait de nouveaux contrôles, de nouvelles contreparties pour percevoir ces aides sociales qui « coûtent un pognon de dingue ».

La semaine dernière, le Premier ministre relançait l’éternel débat à droite des contreparties aux aides sociales. Hier, Laurent Wauquiez, président du parti Les Républicains, auxiliaire zélé, lui emboîtait immédiatement le pas, se disant prêt à tester les « contreparties » au RSA en Auvergne-Rhône-Alpes.

En l’espace d’une semaine, nous avons eu droit aux vieux poncifs sur « l’assistanat » et aux aides sociales d’une droite qui, refusant les idées progressistes, persiste dans la démagogie. Dans le viseur, toujours les mêmes ; les plus modestes et les plus précaires, inlassablement stigmatisé.e.s, pointé.e.s du doigt et culpabilisé.e.s. Ça suffit !

– Rappelons aux contempteur.rice.s des aides sociales et notamment du RSA qu’il s’agit avant tout d’un droit et d’une solidarité que la République doit aux plus fragiles.

– Rappelons que près d’un 1/3 des personnes qui pourraient bénéficier du RSA n’utilisent aujourd’hui pas ce droit, et que l’État en ne rendant pas automatique le versement du RSA fait déjà des économies sur le dos des plus pauvres.

– Rappelons qu’avec un taux de chômage avoisinant les 9% la seule question qu’il vaille n’est pas le contrôle, les contreparties ou encore le travail d’intérêt général, mais celle que se posent au quotidien des millions de Français.es : vais-je enfin trouver un emploi et un salaire décent ?

Osons de nouvelles solidarités !

Face à la pauvreté et à la précarité, le gouvernement, au lieu de stigmatiser « l’assistanat » comme il le fait, serait bien inspiré de s’intéresser aux nouvelles formes de solidarités et aux solutions innovantes comme celles que nous proposons avec 17 autres départements volontaires : expérimenter le revenu de base.

Ce revenu de base (fusion du RSA, de la prime d’activité et éventuellement des APL) que nous souhaitons expérimenter, et que le gouvernement a balayé récemment d’un revers de main, est une proposition solide permettant de lutter contre la pauvreté, la précarité et surtout d’inventer de nouvelles protections face aux mutations de la société et du travail.

Le revenu de base serait un revenu de solidarité ; à la différence du RSA, il serait versé automatiquement à celles et ceux qui y ont droit, et serait ouvert aux 18–25 ans qui en sont aujourd’hui exclu.e.s. Le revenu de base serait un revenu de développement, un complément de ressources, dégressif en fonction des revenus, pour les travailleur.se.s qui ne tirent pas un revenu décent de leurs activités. Ce serait enfin un revenu d’autonomie, inconditionnel et adossé à un accompagnement social et professionnel pour donner à chacun.e la possibilité de rebondir vers l’emploi mais également de pouvoir mener d’autres projets (reconversions, bénévolats, formations, accompagnement de personnes âgées ou handicapées etc..°)

Ce gouvernement, comme tous les autres gouvernements de droite avant lui, semble vouloir « surveiller et punir » là où la société demande de nouvelles formes de solidarités et de protections ; il serait temps qu’il les entendent vraiment comme il serait bien inspiré d’entendre les demandes répétées d’égalité !