Logement 2

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Répondre aux défis du logement en Seine-Saint-Denis

Publié le mardi 30 janvier 2018

Alors que la Fondation Abbé Pierre rend public aujourd’hui son 23ème rapport sur l’état du mal-logement en France, je souhaite rappeler l’engagement de la Seine-Saint-Denis pour un droit au logement digne et décent.

Le Plan logement du gouvernement, présenté il y a plusieurs semaines, laisse désormais clairement deviner la volonté du président Macron. Il s’agit d’une part,de mettre à mal le modèle économique des HLM français, lequel a pourtant montré depuis cent ans sa solidité, et d’autre part de provoquer le fameux « choc d’offre » prôné par Bercy qui se révèle néanmoins inefficace pour réduire le coût du logement des catégories moyennes et populaires.

Derrière de grandes annonces de communication, dans lesquelles il s’engage à ce que plus aucun Français ne dorme dans la rue, la réalité des actes est toute autre.

Les annonces du gouvernement depuis mai 2017 sont plus qu’inquiétantes : baisse des APL, remise en cause du financement des offices HLM publics et des dispositifs en politique de la Ville ou pour la transition écologique… Tout ceci ne me rend guère optimiste et ne laisse guère entrevoir une amélioration de la situation du logement dans nos quartiers prioritaires.

Alors que le rapport de la Fondation Abbé Pierre aborde la question du surpeuplement des logements, ainsi que de l’aggravation de la précarité des ménages et des conséquences sanitaires et sociales que cela comporte, nous avons besoin de volonté politique et d’orientations fortes pour lutter contre cette précarisation des locataires les plus modestes.

Or, en prenant le risque de casser le modèle du logement social public français, le gouvernement agit à contre-courant des besoins.

Le gouvernement, par sa décision de faire compenser aux bailleurs sociaux publics la baisse des APL, s’apprête à les sacrifier en les plaçant dans une équation financière impossible qui les empêchera de continuer d’investir pour rénover et construire des logements sociaux de qualité, notamment au sein des quartiers politique de la ville.

Le fait que les bailleurs privés ne soient pas concernés prouve que la priorité du gouvernement n’est pas d’améliorer les conditions de vie des locataires les plus modestes, mais bien d’en finir avec l’existence même du logement social non lucratif. Car oui, la plupart des bailleurs, s’ils sont amputés d’une partie de leurs recettes, devront réduire leurs programmes de constructions neuves, leurs travaux d’entretien, de réhabilitation, de rénovation énergétique. Dans les quartiers de la politique de la ville, notamment en Seine-Saint-Denis, ce sont aussi ceux qui investissent le plus pour améliorer le cadre de vie des locataires.

La défense du logement social est donc une priorité en Seine-Saint-Denis, car elle est le gage d’un accès au logement de qualité et tourné vers l’avenir d’avenir : transition écologique, accompagnement social des locataires, parcours résidentiel, cadre de vie etc.

Si cette attaque envers le logement social se poursuit, c’est toute la Seine-Saint-Denis qui sera perdante !

Plus du tiers de nouveaux logements de la Métropole du Grand Paris et 40% de la production des départements de la petite couronne sont construits en Seine-Saint-Denis. Notre Département porte à lui seul 17% de l’effort régional alors qu’il ne représente que 12% de la population francilienne (en 2016 : 90 000 logements autorisés, 70 000 mises en chantier).

La Seine-Saint-Denis toute entière est engagée dans la production d’un aménagement durable et équilibré de son territoire. Nous avons le devoir d’offrir aux habitants des logements au sein de nouveaux quartiers attractifs, avec de la mixité sociale, de bons standards environnementaux ainsi qu’un accès aux mobilités durables.

Ce sont ces exigences qui doivent être portées dans le cadre des projets urbains liés à l’arrivée des 23 nouvelles gares du Grand Paris Express et du prolongement des lignes de métro 11, 12 et 14.

La Seine-Saint-Denis, par son importante production de logements, mais aussi par l’exigence de qualité qu’elle porte, ne reçoit aujourd’hui pas d’appui suffisant de la part de l’État. Nous sommes pourtant les bâtisseurs du Grand Paris et de la France de demain.