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Soutien à la mobilisation dans la fonction publique pour défendre le statut des cheminots

Publié le jeudi 22 mars 2018

Suppression de 120 000 postes d’ici à 2022, restauration du jour de carence, maintien du gel du point d’indice… Le début du quinquennat d’Emmanuel Macron n’est pas pour rassurer les agents qui font vivre nos services publics, au premier rang desquels les cheminots, dont le statut est fortement menacé. J’ai donc souhaité leur apporter tout mon soutien à l’occasion de la grande mobilisation d’aujourd’hui.

Emmanuel Macron a promis de supprimer 120 000 postes de fonctionnaires. Mais les fonctionnaires français sont-ils vraiment trop nombreux ? Si l’on considère toutes les personnes offrant des services publics, quel que soit leur statut, la France comptabilise 126 fonctionnaires pour 1 000 habitants, soit la même proportion qu’en Allemagne, au Royaume-Uni ou au Canada, et même moins que les « civil servants » aux États-Unis1.

Une autre critique souvent entendue au sujet des fonctionnaires réside dans le fait qu’ils seraient trop bien payés, au point de grever le budget de l’État. Or, il faut savoir que d’importantes disparités existent entre les différentes catégories de fonctionnaires. Certains sont bien payés, d’autres touchent à peine le SMIC. En outre, depuis 2010, le point d’indice de la fonction publique est gelé, avec pour conséquence que les salaires stagnent et certains agents perdent en pouvoir d’achat.

Parmi les fonctionnaires, les cheminots représentent une cible particulière pour le gouvernement d’Edouard Philippe. Son projet de loi prévoit ainsi l’arrêt des recrutements au statut de cheminot des nouveaux agents, ainsi que la transformation de la SNCF en société nationale à capitaux publics,ouvrant la voie à la privatisation de ce fleuron de notre économie. Or, l’ouverture du secteur ferroviaire à la concurrence fragilise le service public, qui garantit l’égalité d’accès des citoyens.

De manière générale, on observe une tendance à la précarisation des fonctionnaires : les effectifs dans la fonction publique d’Etat ont ainsi diminué de 173 666 agents entre 2000 et 2011, du fait du fameux « non remplacement d’un fonctionnaire sur deux ». En outre, moins de 70 % des agents de l’Etat ont un statut de fonctionnaire titulaire, les 30 % restants étant principalement contractuels ou titulaires de contrats aidés (dont un grand nombre a déjà été supprimé par le gouvernement). Enfin, depuis 2010, un fonctionnaire peut être licencié s’il refuse trois offres d’emploi. 

Pour toutes ces raisons, je soutiens sans réserve la mobilisation des fonctionnaires. Les clichés à leur encontre ont la vie dure ; ils ne sont pourtant ni trop nombreux ni trop payés, et encore moins inefficaces. Le caractère indispensable des services rendus par nos agents, notamment au Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, apparaît tous les jours comme une évidence.

En soutien aux fonctionnaires, et notamment aux agents du Conseil départemental, je suis donc dans la rue parmi les manifestants cet après-midi.

Je suis par ailleurs heureux que le Parti Socialiste ait appelé à manifester aux côtés des syndicats et des autres formations de gauche. C’est grâce à des combats communs, en retrouvant une forme d’unité, que la gauche pourra redonner espoir à tous celles et ceux qui lui ont tourné le dos.

1 Selon Xavier Timbeau, de l’Observatoire français des conjectures économiques (OFCE).