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Jeux olympiques : pour la Seine-Saint-Denis, c’est 2024 ou rien

Publié le mardi 11 juillet 2017

Le village olympique, un centre nautique, le centre des médias et un village dédié aux journalistes devraient voir le jour si Paris obtenait les JO 2024. Selon les élus du 93, un report serait catastrophique.

Pour eux, le compte à rebours est déjà enclenché et ne souffrira pas le moindre retard. Les élus du 93 les plus directement concernés par la candidature olympique le répètent sur tous les tons : la chance de la Seine-Saint-Denis, c’est en 2024 et pas en 2028. Un rappel d’importance alors que le CIO, réuni à Lausanne mardi et mercredi, pourrait décider d’une double attribution des Jeux en 2024 et 2028 pour Paris et Los Angeles

Il faut dire que le département joue gros avec deux sites majeurs : le village olympique et un centre nautique du côté de Saint-Denis, L’Ile-Saint-Denis et Saint-Ouen ; et le centre des médias et un village dédié aux journalistes au Bourget et à Dugny. Rien ne dit que la candidature pour 2028 taillerait une aussi belle part au 93…

Les Jeux olympiques doivent léguer au département quelque 4 500 logements neufs, des équipements sportifs supplémentaires ou refaits à neuf… Un report remettrait tout en cause, assure Stéphane Troussel, président PS du conseil départemental : « Le projet a été pensé pour cette échéance. C’est un accélérateur de développement pour le 93. Mais on ne pourra pas geler indéfiniment des terrains disponibles… »

Certains chantiers pourraient-ils être retardés ? Difficile, selon Stéphane Troussel : « Prenez le village des athlètes. C’était d’abord un projet d’écoquartier qui a intégré cette dimension olympique. Aux yeux des habitants, attendre jusqu’en 2024 pour voir ces logements, c’est déjà long. Je ne vois pas comment on pourrait leur dire d’attendre quatre ans de plus… »

« Reporter l’échéance à 2028, ce serait ouvrir la boîte de Pandore », estime Vincent Capo-Cannellas, sénateur-maire (UDI) du Bourget. Comprenez : remettre en jeu tous les financements annoncés. Or, dans sa commune et dans la ville voisine de Dugny, les investissements liés aux JO seront colossaux : « 800 M€ iront dans des équipements pérennes. Quatre ans de retard obligeraient à réinterroger tous les bailleurs de fonds. »

La ville elle-même doit inscrire des dépenses à son budget dès l’an prochain : « C’est tout un montage financier, avec un effet domino. Un report pourrait coûter cher au contribuable », estime encore l’élu.

L’hypothèse semble tout aussi inenvisageable pour Patrick Braouezec, président (Front de gauche) de Plaine Commune. Car si les logements du village olympique, censés pousser sur les territoires de L’Ile-Saint-Denis et de Saint-Denis, verront le jour de toute façon, d’autres aménagements seraient remis en question : « Obtenir les Jeux en 2024, c’est l’assurance de voir arriver le métro du Grand Paris Express en temps et en heure, et d’obtenir ce que nous ne pourrions pas financer tous seuls : l’enfouissement des lignes à haute tension, la construction des murs antibruit de l’autoroute A86… Et le centre nautique, sur un territoire qui manque de piscines. »

Article publié dans Le Parisien